L'évolution de Barbie, le parallèle avec la femme.

On le sait tous, Barbie est vendue comme un idéal féminin. Cet idéal change en fonction des années et des sociétés.

Comme ici, où Barbie 2009 est comparée à Barbie 1959 : les différences sont marquantes.On y voit des critères de beauté actuels chez Barbie 2009: les longs cils, maquillage beaucoup plus foncé, ses boucles remplacées par un lissage parfait... On remarque aussi une peau plus bronzée, qui à l'époque, était très mal vue: les gens bronzés sont les gens qui travaillent dans les champs, ou sur les chantiers. La pâleur des femmes était donc signe de richesse et un des critères majeurs d'élégance. Celle de 2009 est aussi plus grande.

LA caractéristique qu'elles ont en commun est leur minceur ; l'un des seuls critères retenus au fil du temps. Le maquillage aussi est important dans cet univers féminin : un noir moins prononcé au niveau des yeux mais plus subtil, ou encore des lèvres allant du roser au rouge vif et intense. Signe de richesse pour l’époque, le maquillage s’est banalisé et a permis à la femme de se mettre en valeur. Elle reflète donc bien cette intention des femmes à toucher au plus après la beauté parfaite et par conséquent à lui ressembler.

Ci dessus, l'évolution de Barbie au fil du temps.

On remarque par ses différentes Barbie l'évolution des canons de beauté et des normes qui la régissent. Au fil du temps, Barbie est devenue l’exemple même de la femme idéale.

Une femme avec un mode de vie sain et qui, par conséquent, garde une taille filiforme tout au long de son existence. Ainsi pour maintenir un physique des plus plaisants, la femme américaine se doit de faire du sport, elle possède donc la panoplie complète de la femme sportive : raquettes de ping-pong, haltères, tenue pour la salle de gym et même un terrain de tennis qui se transforme en terrain de volley lorsque l’on relève le filet. Bien sûr, ses accessoires sont la plupart du temps roses. L’image qu’elle dégage est la représentation la plus parfaite de la féminité pour les hommes, comme pour les petites filles...

Des clichés, des clichés et des clichés... Et surtout du rose !

Une féminité qui s'affirme aussi à travers les diverses tenues qu'elle a portées au fil du temps. Elle possède des tenues toujours à la pointe de la mode et extrêmement soignées : allant de l’ensemble décontracté en été avec le mini short, le débardeur, et les lunettes de soleil à la longue et majestueuse robe de soirée rouge pour les grandes occasions.

Barbie Noël 2018

Mais il y a aussi la Barbie spéciale Noël, qui sort chaque année au moment des festivités c'est à dire Noël.

Quelles que soient les activités, elle s’efforce de rester au top et tient à dégager l’image la plus fraîche et éclatante de la femme active, même lorsqu'elle fait du sport.

C'est un fait, Barbie est une poupée très stéréotypée. Cependant, elle représente un des grands piliers de l'émancipation de la femme tant par sa vie que par ses loisirs, elle a bousculé les codes sociaux et s'impose comme l'égal de l'homme au fur et à mesure des années. Alors non, Barbie n'est pas une idiote bonne qu'à s'occuper des enfants sagement à la maison, c'est une femme indépendante, affranchie et dynamique qui veut, et peut, prendre sa vie en main. Cette image va être véhiculée par les choix de ses métiers, plus de 125 au compteur en 2018.

En 1959 elle était mannequin, métier qu'elle continue d'ailleurs d'exercer, mais elle s’est aussi tournée vers d'autres métiers touchant de multiples domaines, afin de casser les codes des métiers réservés aux femmes et/ou hommes : cheffe pâtissière, vétérinaire, sportive, pilote de course automobile, pilote d'avion, présentatrice TV, informaticienne, skateuse...

Des professions toutes honorables et signes d’ascension sociale pour les femmes.

À travers ces métiers, Barbie a pour volonté de représenter une femme dynamique, capable d’occuper des postes à hautes responsabilités et ainsi d’acquérir un statut social à l'égal des hommes,

Barbie présidente (ci-dessus) en est l’exemple même.

De plus, Barbie est commercialisée à une époque marquée par une révolution féminine dans laquelle les femmes cherchent l’égalité avec les hommes, par conséquent l’émancipation.

En 1964 que la loi sur les droits civiques est votée aux États-Unis, elle annonce la fin de la ségrégation entre les différentes ethnies, mais aussi entre les femmes et les hommes. La poupée Barbie devient alors l’un des emblèmes le plus représentatif de ce mouvement de libération féminine.

Certes, elle évolue avec son temps, mais reste encore dans le schéma stéréotypé de la femme en arrière-plan, notamment lorsque l'on remarque que le rose est toujours SA couleur et que ses mensurations n'ont pas changé à cette époque.

C’est en 1971 que l’on voit pour la première fois Malibu Barbie, c’est la plus différente de toutes les autres, preuve de l’affranchissement des femmes dans les années 1970 en

ccident. Elle ne regarde plus en biais comme avant, signe de soumission, mais droit devant elle et conduit désormais sa propre voiture.

La femme ayant pris une place à part entière dans la société et l’image de la Barbie devenu un stéréotype, celle-ci veut se détacher de cette image.

Afin de suivre la société, Barbie va devenir une femme d'affaires entre 1985 et 1989 : Day to Night Barbie, sortie en 1985, est une femme d’affaires en tailleur croisé rose pale. Sa tenue de travail rose peut aussi se transformer en jolie robe, rose aussi, afin de montrer une image de femme indépendante sachant travailler et s'amuser, l'image d'une femme dynamique. On assiste à une diversification du rôle de la femme.

Elle devient aussi styliste, grand reporter à la télévision, vétérinaire, professeur, rock star, docteur, ambassadrice de l’Unicef, officier de l’Armée...

Dans les années 90, Barbie devient pilote de l’US Air force, diplomate, officier de marine, sergent dans la marine, professeure, candidate aux élections présidentielles, officier de police, médecin militaire, joueuse de base-ball. En 1994, elle est aussi pédiatre. Les années suivantes, elle devient maîtresse d’école, secouriste de plage, ingénieur, dentiste, paléontologue, championne olympique de patinage. Elle pilote un avion en 1999, jusqu’à même devenir en 2000, présidente des USA. De 2002 à 2006 elle retombe dans les métiers féminins : hôtesse, ballerine, excepté en 2005 où elle devient productrice de films. Barbie est donc loin d’être une marginale considérées comme une femme au foyer idiote.

Elle est belle, indépendante et refuse d’être seulement mère de famille et/ou de se vouer entièrement aux tâches ménagères. Sa vie est mouvementée, sa famille est immense et son cercle d’amis aussi.

L’image de la femme fidèle est également démentie par Barbie. Elle rencontre Ken en 1961, son équivalent masculin. Il l’accompagne dans tous ses loisirs, et évolue en même temps et de la même manière qu’elle. Mais en 2004, suite à un coup marketing de Mattel, le couple se sépare officiellement, ce qui brisa chez les petites filles l’image d’un amour éternel. Pendant 2 ans, Barbie le remplace par Blaine, un surfeur australien, mais se remet finalement avec Ken à la fin, suite à la baisse de popularité, et à l’indifférence des petites filles pour Blaine.

En 2016, face à l'accélération de la chute des ventes de Barbie, Mattel va beaucoup plus loin dans sa démarche de diversification, en lançant trois nouvelles silhouettes de Barbie aux côtés de la Barbie traditionnelle ; l'une de ces nouvelles silhouettes, baptisée en anglais « Curvy »(« arrondie »), propose une Barbie bien en chair, presque dodue, assez éloignée de la Barbie d'origine. Celle-ci fait partie de la nouvelle collection Fashionista, proposant 40 nouvelles poupées avec 7 types de corps différents, 11 couleurs de peau différentes et 28 coupes de cheveux différentes. Ils sont appelés "The New Crew" ("La nouvelle équipe") et sont présentés dans cette petite vidéo de Mattel :

Barbie n'a pas toujours vu la vie en rose, elle a aussi été le sujet de nombreuses polémiques et controverses :

• En Arabie Saoudite, pour justifier l'interdiction des poupées Barbie dans le royaume, le Comité pour la promotion de la vertu et la prévention du vice (organisme chargé de la police religieuse) déclara : « Les poupées Barbie juives, avec leurs vêtements révélateurs, leurs postures, accessoires et outils honteux sont un symbole de la décadence de l'Occident perverti. Prenons garde à ces dangers et faisons très attention. »

• Pour les psychiatres, Barbie est un fantasme d'adulte mais pas de petites filles. Dans un brûlot intitulé Toy-Monster : the Big Bad World of Mattel, le journaliste et essayiste américain Jerry Oppenheimer présente le designer de Barbie, Jack Ryan, comme un pervers sexuel. Pour l'essayiste, Barbie serait l'incarnation du fantasme ultime de son inventeur : une call-girl de luxe, à la taille ultrafine, aux seins en obus et au visage enfantin.

• Des parents l'accusent de fausser l'image de la femme et d'encourager notamment l'anorexie. La pédopsychiatre Gisèle George et la psychanalyste Claude Halmos rejettent l'idée que Barbie ait un quelconque pouvoir, cette dernière va plus loin en disant que la construction psychique d'un enfant dépend des adultes et non pas des objets qui l'entourent. Cette polémique persiste, et des chercheurs en médecine montrent que les mensurations de Barbie ne sont pas compatibles avec une vie normale, et qu'elle conduit à adopter des conduites alimentaires anorexiques. Fin 2013, une campagne est lancée en vue de promouvoir l'image d'une Barbie plus « ronde ».

• En 1992, Mattel commercialise la Teen Talk Barbie : elle peut émettre quelques phrases « comme les ados » à propos de shopping, vêtements, pizzas etc. La phrase : « Math class is tough! » (« Les math, c'est dur ! ») attire la réprobation de l'Association américaine des femmes diplômées des universités (AAUW). Mattel retire rapidement la phrase du « répertoire » de Barbie. Par contre la phrase : « Allons faire les courses après l'école » ne fut jamais retirée de l'exemplaire français de la Teen Talk Barbie malgré les réticences de l'AAUW.

• Durant le premier semestre 2012, Barbie fait de la politique, mais sans prendre parti, avec la commercialisation de la poupée Yes She Can. La même année, Valeria Lukyanova se fait remarquer par les médias du monde entier en se faisant surnommer la « Barbie vivante ».

• Hugo Chàves, le président vénézuélien, a proposé de fabriquer des « poupées avec des visages d'Indiens » pour remplacer « la Barbie, qui n'a rien à voir avec notre culture ».

• En 2010, la sortie de Barbie Vidéo Girl suscite l'inquiétude du FBI. Cette poupée équipée d'une caméra et d'un écran LCD pourrait être utilisée selon l'agence comme un moyen détourné de produire du contenu pédopornographique.

• À la suite de la publication d'un rapport en octobre 2013, les associations Peuples Solidaires et China Labor Watch ont lancé une campagne pour dénoncer les conditions de travail des ouvrières et ouvriers chinois qui fabriquent les poupées Barbie. La campagne « Barbie ouvrière » a été lancée peu avant Noël 2013 afin de sensibiliser les consommateurs et de faire pression sur l'entreprise Mattel.

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